Le soja (Glycine max) est une plante très populaire appartenant à la famille des Fabaceae. Sa popularité est due à la teneur élevée en protéines des graines (jusqu’à 40%). Le soja est originaire d’Asie et constitue l’une des plantes les plus nutritives. Après la transformation des graines, le soja devient un aliment facile à assimiler et très nourrissant, ayant un effet énergisant et reminéralisant. La technique de culture de cette plante recèle encore quelques secrets non découverts. Le soja est une plante assez exigeante, qui a besoin d’un sol bien humide, notamment lors du semis. La lutte contre les maladies et les ravageurs constitue également une étape importante dans la technique de culture. Afin de maintenir une culture saine, il convient d’identifier correctement les problèmes qui peuvent survenir.

LES PRINCIPALES MALADIES DU SOJA

Le virus de la mosaïque du soja

L’attaque se manifeste par l’apparition de taches décolorées sur les feuilles. Les tissus attaqués jaunissent et ne se développent plus normalement, tandis que les feuilles se plissent et présentent des formations en mosaïque. Les plantes issues de graines infectées ont un faible développement et se distinguent par un nombre et une taille réduits des gousses. Pendant la période de croissance végétative, la maladie se transmet par les pucerons, et d’une année à l’autre, le virus se transmet par les graines infectées.

Prévention et mesures de contrôle:

• cultiver des variétés résistantes;
• utiliser des graines saines;
• appliquer des insecticides pour contrôler la population de pucerons.

Le virus de la mosaïque de la luzerne

Les symptômes de cette maladie sont le jaunissement des nervures et l’apparition de taches jaunes sur le limbe foliaire. Les tissus attaqués ne se développent plus normalement, la feuille prend un aspect de « mosaïque » et dans certains cas les feuilles se plissent.

Prévention et mesures de contrôle:

• cultiver des variétés résistantes;
• utiliser des graines saines;
• éliminer les plantes attaquées de la culture.

La brûlure bactérienne du soja (Pseudomonas syringae pv glycinea)

La maladie peut attaquer à tous les stades de croissance. Sur les feuilles apparaissent des taches anguleuses, colorées en brun-noirâtre, initialement isolées. Au fur et à mesure que la maladie progresse, les tissus affectés se rompent et se détachent de la plante, ce qui donne à la feuille un aspect troué. Par temps humide, à la surface des zones attaquées apparaît l’exsudat bactérien sous la forme d’une masse mucilagineuse jaunâtre.

Prévention et mesures de contrôle:

• cultiver des variétés résistantes;
• détruire les débris végétaux qui se trouvent à la surface du sol;
• cultiver des graines saines, provenant de sources sûres;
• ne pas effectuer des travaux d’entretien lorsque les plantes sont humides.

Le mildiou (Peronospora manshurica)

Cette maladie peut endommager plus de 30% de la récolte de soja. Le champignon attaque tous les organes aériens de la plante. Sur la face supérieure des feuilles apparaissent des taches anguleuses de couleur jaune, puis brune. Sur la face inférieure, à côté des taches, apparaît un feutrage gris. Lors d’une infection sévère, les feuilles se dessèchent et tombent prématurément.

Prévention et mesures de contrôle:

• pratiquer la rotation des cultures (la durée de retour du soja doit être entre 3 et 4 ans);
• effectuer une fertilisation équilibrée;
• détruire les mauvaises herbes de la culture;
• cultiver des variétés résistantes;
• effectuer des traitements avec des fongicides spécifiques.

L’ascochytose du soja (Ascochyta sojaecola)

Ce champignon attaque les feuilles, les tiges et les gousses. Sur les feuilles apparaissent des taches circulaires grises, entourées d’une bordure brune. Les tissus attaqués se dessèchent et se détachent de la feuille. Sur les tiges, la maladie provoque l’apparition de taches allongées de couleur brun-noirâtre. Les gousses attaquées affichent des lésions avec des tissus pourris et souvent craqués.

Prévention et mesures de contrôle:

• détruire les débris végétaux;
• appliquer de bonnes techniques agricoles;
• utiliser des graines saines;
• cultiver des variétés résistantes;
• effectuer des traitements avec des fongicides spécifiques.

La pourriture blanche (Sclerotinia sclerotiorum)

Les symptômes caractéristiques sont la présence de taches foncées à l’aspect brûlé sur les racines et à la base de la tige. À côté de ces tissus se développe un feutrage blanc et dense. Les plantes affectées se dessèchent soudainement et peuvent être facilement arrachées du sol. Les feuilles et les gousses sont également recouvertes d’un mycélium blanchâtre. Les graines attaquées ne germent pas et transmettent la maladie.

Prévention et mesures de contrôle:

• éviter les sols humides;
• pratiquer une rotation correcte des cultures;
• traiter les graines avant le semis avec des produits qui ne détruisent pas les bactéries fixatrices d’azote;
• effectuer une fertilisation équilibrée;
• effectuer des traitements pendant la période de croissance végétative avec des fongicides spécifiques.

Le chancre de la tige du soja (Diaporthe phaseolorum var. sojae)

Le champignon s’attaque aux tiges, aux gousses et aux graines, moins souvant aux feuilles. Les premiers symptômes apparaissent au niveau des nœuds. Dans les zones attaquées apparaissent des taches brunes qui entourent la tige. Au fur et à mesure que maladie évolue, les zones attaquées deviennent blanches et à leur surface apparaissent des formations circulaires noires qui représentent les fructifications du champignon. Les plantes attaquées se flétrissent et sur les gousses apparaissent des taches. Les graines attaquées perdent leur capacité germinative.

Prévention et mesures de contrôle:

• utiliser des graines saines;
• effectuer une fertilisation équilibrée;
• effectuer des traitements avec des fongicides spécifiques.

La tache septorienne (Septoria glycines)

Les symptômes de cette maladie se manifestent sur tous les organes aériens des plantes et à tous les stades de croissance. Sur les feuilles apparaissent des taches jaunâtres, qui deviennent ensuite brunes et entourées d’une bordure noire. Lorsque la maladie évolue, le centre des taches devient gris et à l’intérieur se développent des formations circulaires noires qui représentent les fructifications du champignon. En cas de forte attaque, les feuilles se dessèchent.

Prévention et mesures de contrôle:

• utiliser des graines saines;
• semer au moment optimal;
• effectuer une fertilisation équilibrée;
• pratiquer une rotation correcte des cultures;
• cultiver des variétés résistantes;
• effectuer des traitements avec des fongicides spécifiques.

L’oïdium (Microsphaera diffusa)

Cette maladie attaque tous les organes aériens de la plante, mais les symptômes caractéristiques se manifestent sur les feuilles. L’apparition de ce champignon se reconnaît au développement de taches blanches et visqueuses qui se propagent rapidement et recouvrent les deux faces des feuilles. Vers l’automne, le feutrage devient poudreux et à sa surface apparaissent de petits points noirs correspondant aux fructifications du champignon. Les feuilles fortement attaquées jaunissent et se dessèchent.

Prévention et mesures de contrôle:

• ramasser et détruire les débris végétaux;
• effectuer des traitements avec des fongicides spécifiques.

LES PRINCIPAUX RAVAGEURS DU SOJA

Les acariens (Tetranychus spp.)

Ces insectes produisent plusieurs générations par an. Les femelles tissent une toile spécifique qui entoure la tige, puis commencent à pondre les œufs. Les larves et les adultes piquent et sucent le liquide intracellulaire des plantes attaquées. Suite à l’attaque, le développement de la plante est ralenti.

Prévention et mesures de contrôle:

• effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.

Les taupins (Agriotes spp.)

Les taupins sont les larves des coléoptères de la famille des Elateridae. Ils hivernent dans le sol sous forme de larves de différents stades et produisent une génération tous les 4 à 5 ans. Les taupins sont très dangereux car leur attaque ne peut pas être identifiée rapidement. Ils consomment le système racinaire, entraînant la fanaison et la mort de la plante.

 Prévention et mesures de contrôle:

• effectuer un labour profond en automne;
• traiter les graines avant le semis;
• pratiquer une rotation correcte des cultures;
• appliquer des engrais minéraux, qui ont un effet nocif sur les taupins.

La mouche des semis (Delia platura)

C’est une espèce polyphage qui s’attaque à presque toutes les plantes cultivées. Elle produit 2-3 générations par an et hiverne sous forme de pupe dans le sol. Les adultes apparaissent au début du printemps et pondent les œufs dans le sol, à proximité des plantes. Après l’éclosion, les larves attaquent les graines en cours de germination et y creusent des galeries.

Prévention et mesures de contrôle:

• effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.

Le nématode à kystes du pois (Heterodera goettingiana)

Il produit deux générations par an et hiverne sous forme de kyste dans le sol, où il peut rester longtemps inactif. Les racines attaquées présentent des galles sous forme de petits nodules. Les plantes attaquées ont un faible développement et peuvent même mourir.

Prévention et mesures de contrôle:

• éviter les sols humides;
• appliquer de bonnes techniques agricoles;
• pratiquer une rotation correcte des cultures.

La pyrale du haricot (Etiella zinckenella)

Ce ravageur produit deux générations par an et hiverne à l’état larvaire dans la couche superficielle du sol. Les larves rongent les graines d’une gousse, puis migrent vers d’autres gousses. C’est une espèce très dangereuse, qui peut détruire jusqu’à 30% de la culture. Elle provoque des dégâts directs, en consommant les graines, mais aussi indirects, par les excréments et les sécrétions qu’elle élimine sur les graines saines.

Prévention et mesures de contrôle:

• appliquer de bonnes techniques agricoles;
• pratiquer une rotation correcte des cultures;
• effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.

La Belle-Dame (Vanessa cardui)

Ce papillon est une espèce polyphage, et il est présent principalement dans les zones tempérées. Les adultes volent par temps pluvieux et les larves se développent rapidement. En général, le papillon produit 3 générations par an. Les adultes pondent leurs œufs sur la face supérieure des feuilles. Après l’éclosion, les larves se nourrissent des feuilles qui finissent par tomber au sol.

Prévention et mesures de contrôle:

• effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.

Le sitone du pois (Sitona lineatus)

Il produit une génération par an et hiverne au stade adulte dans la couche superficielle du sol ou sous les débris végétaux de la surface du sol. C’est une espèce oligophage qui s’attaque à plusieurs plantes légumineuses. Les adultes rongent les feuilles des plantes et les larves détruisent les nodules formés sur la racine. La croissance des plantes attaquées stagne et les plantes donnent de faibles rendements.

Prévention et mesures de contrôle:

• effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.

La noctuelle des moissons (Agrotis segetum)

C’est une espèce polyphage qui produit deux générations par an et hiverne à l’état larvaire dans le sol. Les adultes ne sont pas nuisibles, mais les larves consomment les feuilles et autres parties aériennes de la plante. Dans les derniers stades de développement, ils se retirent dans le sol. Suite à l’attaque, la capacité de photosynthèse des plantes est réduite et, dans les cas graves, elles perdent les feuilles.

Prévention et mesures de contrôle:

• pratiquer une rotation correcte des cultures;
• appliquer de bonnes techniques agricoles;
• effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.