Betterave fourragère – traitements, lutte contre les ravageurs et les maladies
Publié sur: août 28, 2024 Modifié le: 28 août 2024

La betterave (Beta vulgaris) est une espèce appartenant à la famille des Chenopodiaceae, cultivée pour ses qualités nutritionnelles. C’est une plante bisannuelle, très semblable à la betterave sucrière. C’est une culture rentable car toutes les parties de la plante (racine, feuilles, etc.) sont utilisées dans l’alimentation animale. Le fourrage de betterave est bien assimilé par toutes les espèces animales, notamment les bovins. Sa consommation conduit à l’augmentation de la production de lait et à l’engraissement des veaux. Très semblable à la betterave sucrière, la betterave fourragère est attaquée par le même spectre de maladies et de ravageurs.
LES PRINCIPALES MALADIES DE LA BETTERAVE
LE VIRUS DE LA MOSAÏQUE DE LA BETTERAVE
Les symptômes apparaissent quelques jours après l’infection par une décoloration des nervures des feuilles et par l’apparition de taches irrégulières de couleur vert clair. Les tissus attaqués ne se développent plus normalement, et en alternance avec les tissus sains, la feuille prend un aspect de « mosaïque ». En cas d’attaque sévère, les feuilles se recroquevillent et leur pétiole est plus court. Ce virus est transmis par les pucerons.
Prévention et mesures de contrôle:
- effectuer une fertilisation équilibrée;
- semer au moment optimal;
- détruire les mauvaises herbes;
- éliminer les plantes malades de la culture;
- appliquer des insecticides pour contrôler les populations d’insectes.
LE VIRUS DES NERVURES JAUNES NÉCROTIQUES DE LA BETTERAVE
Cette maladie peut survenir à toute étape de la croissance végétative. Lorsqu’elle attaque les plantules, la culture est complètement détruite. Si les plantes sont attaquées plus tard, elles survivent, mais leur développement est faible. Dans certains cas, les nervures des feuilles jaunissent, puis se nécrosent. Les feuilles sont petites, droites, orientées vers le haut et se fanent par temps chaud. Les plantes ont un aspect altéré, les racines ont la forme d’un piquet et développent de nombreuses racines latérales. L’extrémité de la racine est détruite et les tissus conducteurs de fluide se nécrosent.
Prévention et mesures de contrôle:
- éviter les terrains compactés et humides;
- semer de bonne heure;
- contrôler les mauvaises herbes;
- effectuer une fertilisation équilibrée;
- cultiver des hybrides résistants.
LA TACHE FOLIAIRE BACTÉRIENNE (PSEUDOMONAS SYRINGAE PV. APTATA)
Cette maladie se manifeste jusqu’à ce que la plante developpe 4 à 6 vraies feuilles. Les symptômes caractéristiques sont des taches brun-noirâtre entourées d’un halo plus foncé. Dans certains cas, les tissus affectés se dessèchent et tombent, donnant aux feuilles un aspect troué. Cette bactérie se transmet par les graines infectées et hiverne sur les débris végétaux.
Prévention et mesures de contrôle:
- utiliser des graines saines;
- cultiver des hybrides résistants;
- maintenir une bonne hygiène dans la culture de betterave;
- pratiquer la rotation des cultures.
LE POURRIDIÉ PYTHIEN (PYTHIUM SPP.)
Le pourridié pythien ou la pourriture des racines est une maladie qui se manifeste en foyers, étant très dangereuse jusqu’à ce que les plantes développent les deux premières vraies feuilles. Les plantules attaquées présentent de petites taches aqueuses entre les racines et la tige. La zone attaquée s’amincit, pour ensuite noircir et pourrir. Même si les plantes sont vertes, elles tombent au sol. En peu de temps elles sont complètement détruites et des lacunes apparaissent dans la culture.
Prévention et mesures de contrôle:
- appliquer des mesures agro-techniques pour favoriser le démarrage des plantes;
- effectuer une fertilisation équilibrée;
- éviter les sols infestés de nématodes et avec un pH acide;
- éviter les sols humides;
- traiter les semences avant le semis.
LE MILDIOU (PERONOSPORA SCHACHTII)
Le champignon responsable de cette maladie se développe dans les années pluvieuses et entraîne jusqu’à 15% de pertes de rendement. La maladie peut attaquer les plantes dès le stade de jeunes plantules. Les feuilles attaquées ne se développent plus, se déforment, s’épaississent, deviennent cassantes et finissent par se dessécher. En automne, l’attaque peut être observée sur les feuilles situées au centre de la rosette. Sur leur face supérieure apparaissent des taches de décoloration, accompagnées d’un duvet violacé qui se développe sur la face inférieure. La transmission du mildiou est assurée par les semences infectées.
Prévention et mesures de contrôle:
- cultiver des variétés et des hybrides résistants;
- traiter les semences avant le semis;
- détruire les débris végétaux après la récolte;
- effectuer des traitements avec des fongicides spécifiques.
L’OÏDIUM (ERYIPHE BETAE)
Cette maladie attaque tous les organes aériens de la plante, mais les symptômes caractéristiques apparaissent sur les feuilles. Le champignon développe des taches blanches et poudreuses qui s’étendent rapidement jusqu’à recouvrir les deux faces des feuilles. Vers l’automne, le feutrage devient poussiéreux et à la surface de celui-ci apparaissent de petits points noirs, qui représentent les fructifications du champignon. Les feuilles fortement attaquées jaunissent et se dessèchent.
Prévention et mesures de contrôle:
- ramasser ou détruire les débris végétaux qui restent au champ suite à la récolte;
- cultiver des hybrides résistants;
- effectuer des traitements avec des fongicides spécifiques.
LA JAMBE NOIRE DE LA BETTERAVE (PLEOSPORA BETAE)
C’est une maladie très dangereuse qui cause des dégâts significatifs. Suite à l’attaque, les feuilles situées au centre de la rosette se flétrissent et sont envahies de taches brunes circulaires. Les racines pourrissent à partir du collet jusqu’à leur extrémité. Le champignon continue de se développer dans les entrepôts. Il se conserve sur les débris végétaux de la surface du sol et sur les graines infectées.
Prévention et mesures de contrôle:
- effectuer une fertilisation équilibrée;
- la principale méthode qui assure la santé de la culture est la désinfection des semences avant le semis.
LA ROUILLE (UROMYCES BETAE)
Cette maladie apparaît à la fin de la période de croissance végétative. Sur les deux faces des feuilles apparaissent des taches ponctiformes jaunes. Plus tard, des renflements oranges apparaissent sur la face inférieure des feuilles. À partir d’août, la maladie commence à évoluer et des formations brunes apparaissent sur les feuilles. Vers l’automne, les formations changent de couleur et deviennent noirâtres. Finalement, les feuilles attaquées brunissent et se dessèchent.
Prévention et mesures de contrôle:
- cultiver des variétés et des hybrides résistants;
- détruire les débris végétaux qui restent au champ suite à la récolte;
- effectuer un labour profond;
- pratiquer la rotation des cultures.
LA CERCOSPORIOSE (CERCOSPORA BETICOLA)
C’est la plus connue des maladies de la betterave. Le champignon apparaît dans la culture fin juin, lorsque des taches rondes et jaunes apparaissent sur les feuilles. La maladie évolue et les taches deviennent grises, bordées d’un anneau brun-rougeâtre. Les taches sont d’abord isolées, puis se multiplient, fusionnent et recouvrent de grandes parties du limbe foliaire. Les tissus attaqués se dessèchent et tombent, et les feuilles finissent par avoir un aspect criblé.
Prévention et mesures de contrôle:
- cultiver des hybrides résistants;
- pratiquer la rotation des cultures;
- utiliser des graines saines;
- effectuer des traitements avec des fongicides spécifiques.
LES PRINCIPAUX RAVAGEURS DE LA BETTERAVE
LE NÉMATODE DE LA BETTERAVE (HETERODERA SCHACHTII)
Ce ravageur produit deux générations par an et hiverne sous forme de kyste. Il s’attaque aux plantes de la famille des Chenopodiaceae car elles lui assurent des conditions optimales au développement. L’attaque a lieu fin juin sur des plantes isolées ou en foyers. Pendant les jours chaudes, les plantes se fanent, jaunissent ou même se dessèchent. Les racines principales sont courtes et développent de nombreuses racines secondaires.
Mesures de contrôle:
- cultiver des graines saines;
- semer de bonne heure;
- alterner correctement les cultures.
LA PUNAISE DE LA BETTERAVE (POECYLOSCYTUS COGNATUS)
La punaise produit une génération par an et hiverne au stade d’œuf dans divers endroits abrités (dans l’écorce des arbres, sur les tiges des graminées, etc.). C’est une espèce polyphage, mais elle préfère la betterave sucrière, c’est pourquoi elle est considérée comme le principal ravageur de cette culture. Suite à l’attaque, les tissus se courbent et se dessèchent. Les lésions provoquées par ce ravageur sont également des portes d’entrée pour les organismes phytopathogènes.
Mesures de contrôle:
- effectuer une fertilisation équilibrée;
- détruire les mauvaises herbes de la culture;
- effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.
PIESMA QUADRATA
Il produit deux générations par an et hiverne à l’état adulte sous les débris végétaux de la surface du sol ou dans le feuillage des lisières. Sur les zones attaquées, les plantes présentent des décolorations et les feuilles ne se développent plus normalement. Les feuilles peuvent également s’enrouler. Ce ravageur provoque également des dégâts indirects en transmettant différents types de virus.
Mesures de contrôle:
- effectuer une fertilisation équilibrée;
- détruire les mauvaises herbes de la culture;
- effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.
LE PUCERON NOIR DE LA FÈVE (APHIS FABAE)
C’est une espèce migratrice qui produit plusieurs générations par an et qui hiverne au stade d’œuf. Cet insecte attaque plus de 200 espèces de plantes et la betterave sucrière est un hôte intermédiaire. Il colonise les parties aériennes de la plante et se nourrit de son liquide intracellulaire. Suite à l’attaque, la croissance et le développement des plantes sont ralentis. Ces pucerons peuvent également transmettre de nombreux virus.
Mesures de contrôle:
- détruire les mauvaises herbes de la culture;
- effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.
LE PUCERON DES RACINES (PEMPHIGUS FUSCICORNIS)
Ce puceron produit environ 8 générations par an et hiverne sous la forme de femelle ou au stade d’œuf dans le sol, à une profondeur comprise entre 20 et 100 cm. Il préfère les endroits secs et chauds et attaque plusieurs plantes de la famille des Chenopodiaceae. Les adultes et les larves se nourrissent du liquide intracellulaire des racines. Suite à l’attaque, les plantes se fanent et les racines se ratatinent. De plus, les plantes sont affaiblies et peuvent être facilement attaquées par divers agents phytopathogènes.
Mesures de contrôle:
- détruire les mauvaises herbes de la culture;
- traiter les semences avant le semis;
- effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques dès l’apparition des premières colonies.
LE CHARANÇON DE LA BETTERAVE (BOTHYNODERES PUNCTIVENTRIS)
Le charançon produit une génération par an et hiverne à l’état adulte dans le sol, à 20-25 cm de profondeur. C’est l’un des ravageurs les plus dangereux de la betterave sucrière. Les larves et les adultes attaquent les jeunes plants de betterave, en rongeant leur collet ou les cotylédons. Un seul insecte peut détruire 10 à 12 plantes par jour. Après le développement des premières vraies feuilles, les adultes ne peuvent plus compromettre la culture, mais ils rongent les racines. En conséquence, les plantes attaquées se fanent et la racine développe de nombreuses racines secondaires. Les plantes attaquées sont moins développées et la production est faible.
Mesures de contrôle:
- alterner correctement les cultures;
- détruire les mauvaises herbes de la culture;
- traiter les semences avant le semis;
- effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques pendant la période de croissance végétative.
L’ALTISE DE LA BETTERAVE (CHAETOCNEMA SPP.)
Ces espèces produisent 2 à 3 générations par an et hivernent à l’état adulte dans la couche superficielle du sol ou sous les débris végétaux. Ils causent des dégâts significatifs aux cultures de betterave fourragère et de betterave sucrière. Les adultes rongent les graines, les cotylédons ou les premières vraies feuilles. Les tissus attaqués se dessèchent et les plantes ont un aspect criblé. Le développement des plantes est ralenti et la capacité de photosynthèse est réduite. Pendant les années sèches, les attaques sont plus sévères.
Mesures de contrôle:
- alterner correctement les cultures;
- détruire les mauvaises herbes de la culture;
- traiter les semences avant le semis;
- effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques pendant la période de croissance végétative.
LA TEIGNE DE LA BETTERAVE (SCROBIPALPA OCELLATELLA)
C’est une espèce qui produit 3 à 4 générations par an et hiverne à l’état larvaire sur les débris de betterave laissés sur le champ après la récolte ou sur les racines stockées. Les larves se nourrissent de jeunes feuilles ou creusent des galeries dans le pétiole, dans le collet ou dans la racine. Les organes attaqués sont recouverts de fils soyeux ou d’excréments. Les plantes attaquées perdent leurs feuilles, les racines sont peu développées et la production est faible.
Mesures de contrôle:
- alterner correctement les cultures;
- désinfecter les espaces de stockage;
- effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.
LA MINEUSE DE LA BETTERAVE (PEGOMYA HYOSCYAMI)
La mouche produit deux générations par an et hiverne sous forme de pupe dans la couche superficielle du sol. Les adultes ne sont pas dangereux, mais les larves pénètrent dans les feuilles, entre l’épiderme supérieur et l’épiderme inférieur, et y consomment le parenchyme. Le ravageur est très dangereux lorsque la plante a moins de huit feuilles. Sur les feuilles attaquées il y a plein d’excréments et la capacité de photosynthèse de la plante est réduite.
Mesures de contrôle:
- contrôler les mauvaises herbes;
- effectuer une agrotechnique appropriée;
- effectuer une fertilisation équilibrée;
- effectuer des traitements avec des insecticides spécifiques.